English version Here. Avertissement: ces quelques paragraphes risquent de heurter la sensibilité des fans de Rothko. Ceci n'est que mon ressenti qui n'a aucune valeur "objective" (à supposer que l'objectivité existe, ce que j'en doute fortement).
En attendant mon tour dans la file d’entree à la Fondation Cartier par une journée typiquement parisienne (c’est-à-dire nuageuse et pluvieuse), je m’encourage à ouvrir mon esprit pour laisser une chance à Rothko de me toucher de quelque manière que ce soit. Vous aurez compris, ce n’est pas tout à fait ma tasse de thé. Pourtant j’aime beaucoup de sortes de thés, y compris les « thés » symboliques et abstraits. Je n’ai en revanche jamais réellement compris l’attrait des gros carrés colorés. À chacun ses limites.
J’avance dans les salles, et j’ai la même sensation que j’ai éprouvé des tas de fois pendant mes études universitaires quand j’étudiais le théâtre contemporain: la théorie est intéressante, on se tortille les neurones, on expose des grands principes, on s’emballe puis… on voit l’oeuvre. Et là en général ça tombe a l’eau.
Je n’ai pas apprécié Rothko car son oeuvre fait miroir à mon propre état d’esprit de cette époque là (état qui caractérise la quasi majorité des étudiants qui font des études supérieures): tout est concentré dans la tête, beaucoup de réflexion, pas beaucoup de ressenti, pas beaucoup de corps (chose intéressante car c’est l’époque où il décide que la figuration et le corps humain en particulier ne fait pas l’affaire pour l’expression de la condition humaine).
Nous avons là un être avec une réelle quête de transcendance, qui s’intéresse aux mythes, à la littérature, aux rituels archaïques, à l’inconscient, des sujets passionnants, et pourtant la mise en forme de tout cela ne transcrit pas la portée que vise le peintre.
En revanche ce que l’on voit très clairement c’est la mécanique mentale à l’oeuvre. Par certains cotés, les toiles des années 40’ me font penser à des oeuvres de Picabia: on y comprend rien sans le décodage des textes qui accompagne les tableaux. A plusieurs reprises je me suis vue inspirée et enthousiasmée par les textes puis déçue par l’image.
Comment on aurait pu aider Rothko grâce à l’acupuncture ? Comment le faire re-intégrer son corps, l’aider à revenir les pieds sur terre en le faisant quitter les méandres de son mental pour entrer dans la sensation? Ceci non pas dans le but de le couper de ses aspirations, mais au contraire, de l’enraciner pour qu’il puisse côtoyer l’expérience directe sans l’intermédiaire du mental?
Personnellement, j’aurais fais un traitement en 5 elements (encore!), mais cette fois-ci avec les éléments en croix. Je ramènerait l’axe vertical vers l’horizontale, c’est-à-dire, je ferais passer l’Eau vers le Bois et le Feu vers le Métal mais en passant par la Terre:
Eau vers Bois: 3 R d/ 9 RP t/ 1 RP d/ 3 F t
Feu vers Métal: 7 C d/ 2 RP t/ 5 RP d/ 9 P t
Hélas, on ne saura jamais ce qu’un suivi en acupuncture aurait pu faire pour l’artiste, comment cela aurait pu transformer son oeuvre. Mais nous avons fort heureusement la chance d'utiliser l'acupuncture pour nous même, aussi bien pour nous enraciner que pour essayer de côtoyer la transcendance.
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